- apeurer
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Synonymes :- affoler- effrayer- épouvanterContraires :- apaiser- calmer- rasséréner- rassurerapeurerv. tr. Effaroucher, effrayer. Syn. (Québec) épeurer.⇒APEURER, verbe trans.Faire peur, effrayer. Apeurer le public. Anton. rassurer :• 1. Cette sorte de mise en demeure que lui avait brusquement adressée l'abbé Gevresin, de clore ses litiges (...) l'affolait, en l'apeurant [Durtal].HUYSMANS, La Cathédrale, 1898, p. 343.• 2. C'est peut-être vrai, qu'il n'y a de vrais lecteurs que chez les écrivains. Les autres, le public, cerveaux moutonniers, que la moindre nouveauté, la moindre hardiesse, dérange, trouble, apeure.LÉAUTAUD, Journal littér., t. 1, 1893-1906, p. 317.— Emploi pronom., rare. Prendre peur. S'apeurer devant quelque chose, devant une image :• 3. Les jeunes compagnes de Sarah commençaient à s'apeurer. Elle seule conservait son sang-froid et rassurait ses amies.J. et J. THARAUD, L'An prochain à Jérusalem! 1924, p. 266.PRONONC. :[
]. PASSY 1914 note une durée mi-longue pour la 2e syllabe du mot. L'adj. apeuré est transcrit par plus de dict. que le verbe apeurer. Les dict. donnent la transcription : [
]. Seul Pt Lar. 1968 transcrit le mot avec [ø] fermé [
].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1868 « effrayer » surtout au part. passé (E. et J. DE GONCOURT, Journal, p. 433 : Le corps mal en train, apeuré de la minute qui va venir); 1895 forme pers. (J.-K. HUYSMANS, En route, t. 1, p. 146 : Elle aussi [...] a traité de cette « nuit obscure » qui vous apeure).Dér. de peur; préf. a-1, dés. -er; la diffusion du part. passé a pu être facilitée par l'existence du suff. d'adj. -é.STAT. — Fréq. abs. littér. :15.BBG. — PLOWERT 1968 [1888].apeurer [apœʀe] v. tr.❖♦ Effrayer. — REM. Ce verbe est moins courant que l'adjectif apeuré; cf. cependant Huysmans, Léautaud, in T. L. F.; → aussi, au passif, Apeuré (cit.). — Pron. || S'apeurer.0 — (…) Saint Jean (de la Croix) vous fait frissonner quand il s'écrie que cette nuit de l'âme est amère et terrible (…) Elle aussi (Thérèse d'Avila) […] a traité de cette « Nuit obscure » qui vous apeure (…) elle l'a qualifiée d'agonie de l'âme, de tristesse si amère qu'elle essaierait en vain de la dépeindre.Huysmans, En route, I, VI.❖DÉR. Apeuré.
Encyclopédie Universelle. 2012.